C’est en profitant de 2 excellents vols, que je suis arrivée à Madrid jeudi matin à 8h30. Je dis excellents, puisque banals. Rien que de l’ordinaire. Et en ces temps tumultueux que nous vivons, l’ordinaire est plutôt exceptionnel et réjouissant.
J’ai fait le premier vol Moncton -Toronto assise à côté d’un fier Acadien noir de 40 ans, Forest Poirier adopté par une famille de musiciens d’Atholville et plus tard dans une famille de fermiers de Grand-Sault. Il tente de faire comprendre aux Brayons en leur expliquant leur histoire, qu’ils sont de véritables Acadiens. Forest se dit ambassadeur du Nouveau-Brunswick. Il me dit que tous les Néo-Brunswickois comme lui qui travaillent dans l’ouest du pays sont nos véritables ambassadeurs, qu’ils se cherchent entre eux lorsqu’ils sont au loin, que leur coin de pays leur manque, qu’ils sont fiers de se dire de notre province et qu’à chaque occasion, ils prennent l’avion pour revenir dans la région.
Le vol Toronto-Madrid fut tout aussi agréable et non moins surprenant. Il y eut quelques heures d’attente dans l’aéroport de Toronto ..heures qui passèrent très rapidement. Les nombreux changements de portes à la dernière minute pourraient mettre à rude épreuve la patience des passagers dans l’aéroport; mais ceux-là restent calmes et se déplacent en continuant de causer avec leurs compagnons de voyage. Ils ont compris que de s’énerver dans ces circonstances serait totalement inutile. Le temps passé dans l’aéroport est une partie du voyage qui ne manque pas d’intérêt.
Comme j’étais au début de la file, je suis rentrée dans la cabine de l’avion assez rapidement. J’ai alors pu constater qu’un groupe d’une vingtaine de jeunes de 18-20 ans, prenaient place juste devant moi. J’ai pensé à la nuit qui m’attendait…. Avant le décollage, une des profs leur a demandé de baisser le ton (un ton plutôt raisonnable je dirais dans les circonstances) …un rappel qu’ils partageaient la cabine avec plusieurs autres personnes. Je dois dire que mes préjugés en ont pris un coup. Ces jeunes Torontois souriants, calmes, très polis et gentils entre eux , se parlaient plutôt bas. Donc une nuit étonnamment tranquille. Nous étions dans un appareil très récent. Sur la quinzaine de films disponibles , près de la moitié n’étaient pas MADE IN USA et en lieu d’un rideau de fenêtre à descendre, on appuyait sur un bouton au bas de la fenêtre, pour choisir la luminosité.
La chaleur était au rendez-vous à Madrid…on nous annonce rien de moins que 32 degrés toute la semaine et certains jours 36 degrés. La chaleur provoque des habitudes que nous des pays plus froids connaissons moins. Si on pense aux trottoirs, par exemple. Les gens marchent sur le côté le plus ombragé. L’autre côté est vide. L’espace au milieu des édifices à appartements, qui accueille des terrains de jeux ou une piscine pour les plus chanceux, sont vides de midi jusqu’en fin d’après-midi. Les persiennes et autres couvre-fenêtres sont fermés. On a l’impression que les habitants de ces appartements ont tous quitté le quartier.
Madrid, une très belle ville de plus de 3 millions pour passer un séjour agréable.